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Blair, entre générosité et culpabilité

La Presse
(Londres) Un acte de générosité ou un moyen de se racheter? La Grande-Bretagne était divisée hier sur la décision de Tony Blair de verser les recettes de son autobiographie, à paraître en septembre, à des soldats britanniques blessés au combat.



L'avance de 4,6 millions de livres sterling qu'il a touchée de la maison d'édition ainsi que toutes les futures redevances seront remises à la Légion royale britannique pour la construction d'un centre militaire de rééducation.


Ses mémoires, intitulées Un voyage, feront sans doute l'apologie de la décision la plus controversée de sa carrière politique: partir en guerre contre Saddam Hussein.

«Avec ce don, Tony Blair honore le courage et le sacrifice des forces armées, ce dont il a été témoin comme premier ministre en Irak, en Afghanistan, en Irlande du Nord, en Sierra Leone et au Kosovo», explique un communiqué sur son site officiel.

L'argent de Tony Blair, devrait payer le tiers des coûts de la construction du centre Battle Back, qui ouvrira ses portes en 2012.

Sa générosité a été accueillie avec suspicion et cynisme au royaume, où sa fortune évaluée à 15 millions de livres sterling, acquise grâce à ses contrats de conférencier et de consultant, est vue d'un mauvais oeil.
Des parents de combattants morts en Irak l'ont accusé de vouloir expier ses fautes avec de l'argent taché de sang. «Cela démontre un grand sentiment de culpabilité envers les 179 soldats morts en Irak», a écrit dans l'Independent Carol Jones, qui dit penser chaque jour à son fils qui a perdu la vie.

Rose Gentle, dont le fils a péri à Bassora en 2004, a renchéri. «C'était sa décision d'envoyer mon fils en Irak. Je le tiens toujours responsable de sa mort», a déclaré la mère endeuillée, qui milite avec l'organisation Stop the War.

L'Irak ne finit pas de plomber l'image de Blair, même trois ans après sa retraite politique. Il a été hué à la commission d'enquête sur l'invasion de l'Irak en janvier lorsqu'il a refusé d'exprimer des regrets.

Un autre pavé a été jeté dans la mare vendredi quand des experts médicaux ont demandé une nouvelle enquête sur l'affaire David Kelly. L'expert britannique en armes chimiques est mort peu de temps après avoir accusé le gouvernement Blair d'exagérer la menace irakienne. Une première enquête avait conclu au suicide.
Par ailleurs, le lancement de son livre se fera sous haute surveillance le 8 septembre prochain à Londres.

Aucune dédicace ni prise de photos ne sera permise. Les sacs, cellulaires et appareils photo seront passés au peigne fin. Des militants du groupe Stop the War ont promis de faire retentir leurs porte-voix jusqu'aux oreilles de l'homme toujours aussi détesté.

 

Moscou limite les ventes de vodka

Agence France-Presse
La mairie de Moscou a interdit la vente d'alcools forts entre 22H00 et 10H00, une nouvelle mesure pour lutter contre l'alcoolisme qui tue un demi-million de personnes par an en Russie.


Le texte d'interdiction a été signé et va être publié prochainement, a-t-on indiqué à l'AFP à la mairie de la capitale, confirmant des informations des médias russes.

«Le maire Iouri Loujkov a signé un arrêté qui stipule qu'à partir du 1er septembre 2010, la vente en détail de boissons contenant plus de 15% d'alcool éthylique sera interdite entre 22HOO et 10HOO», a précisé un responsable de la mairie cité par les agences russes.

Une interdiction similaire avait été introduite au printemps dans la région de Moscou (qui ne comprend pas la capitale), où la vente d'alcools forts est interdite entre 21H00 et 11HOO.

Certains experts ont critiqué cette approche de la lutte contre l'alcoolisme estimant que cela entraînerait un commerce illégal de la vodka et augmenterait le nombre de victimes, déjà très nombreuses, des alcools frelatés.

Depuis le 6 août, les conducteurs russes n'ont pas du tout le droit de boire au volant, une interdiction votée sur la demande du président russe Dmitri Medvedev.

«Nous savons bien comment on se met à boire: d'abord un petit verre, et puis après deux, trois, et ensuite, allez on y va», avait-t-il argumenté.

L'abus de boissons alcoolisées tue un demi-million de personnes chaque année en Russie et se répercute sur l'espérance de vie des hommes, inférieure à celle de pays pauvres comme le Bangladesh ou le Honduras, selon des chiffres officiels.

M. Medvedev a appelé à plusieurs reprises à intensifier la lutte contre l'alcoolisme en Russie, déplorant que ses concitoyens boivent aujourd'hui encore plus que dans les années 1990 après le démembrement de l'URSS.

Il avait reconnu il y a un an que les mesures prises au cours des dernières années par l'État pour faire baisser la consommation d'alcool en Russie avaient donné un résultat «nul».



1,3 million de fonctionnaires sud-africains en grève illimitée

Agence France-Presse
Les fonctionnaires sud-africains se sont mis en grève illimitée mercredi pour réclamer des augmentations de salaires, ont annoncé leurs syndicats.


«La grève est illimitée. Elle se poursuivra jusqu'à ce que le gouvernement réponde à nos demandes», a déclaré Fikile Majola, secrétaire général du Syndicat du personnel de l'Education et de la Santé.

Les fonctionnaires, au nombre de 1,3 million, réclament 8,6% d'augmentation salariale et 1 000 rands (environ 140$ CAN) d'allocation logement.

Le gouvernement propose 7 % d'augmentation et 700 rands d'allocation logement.

Les syndicats, qui ont joué un rôle important pendant la lutte contre l'apartheid, représentent des alliés clés pour le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).

Des tensions ont cependant surgi sur la question des salaires et plus généralement sur la politique économique de la première puissance économique du continent africain.

En 2007, des centaines de milliers de fonctionnaires avaient observé une grève d'un mois pour de meilleurs salaires. Les écoles avaient dû fermer et les hôpitaux fonctionnaient au ralenti avec l'aide de l'armée et de volontaires.

Cette grève avait été la plus longue de l'Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid en 1994.


Darfour: reprise des combats meurtriers

Agence France-Presse
Khartoum
Deux importantes tribus arabes du Darfour, qui avaient cessé les hostilités fin juin, ont repris leurs affrontements meurtriers au cours des derniers jours, a indiqué mardi le responsable d'une tribu impliquée.


«Aujourd'hui (mardi) et hier, les Rezeigat ont attaqué un de nos villages à l'ouest de la région de Kass. Ils ont tué 27 personnes et en ont blessés 13 autres. Les blessés ont été transportés à l'hôpital de Kass», a dit Ezzedine al-Mandil, un haut responsable de la tribu rivale des Misseriya.

Des branches des tribus arabes Rezeigat et Misseriya se sont livré, de mars à juin, des batailles féroces dans le sud et l'ouest du Darfour à l'origine de plusieurs centaines de morts. Les deux tribus avaient signé le 28 juin un accord de réconciliation, mettant ainsi fin à cette parenthèse sanguinaire dans l'histoire de leurs relations.
Les nouveaux affrontements, les premiers entre ces deux tribus rivales depuis cet accord, surviennent en plein mois du ramadan, où la population du Darfour, musulmane, respecte le jeûne diurne.

Il n'a pas été possible tard mardi soir de confirmer ces informations auprès de représentants de la tribu rivale Rizeiqat ou de casques bleus de la mission de paix ONU-Union africaine (Minuad).

La guerre civile au Darfour, dans l'ouest du Soudan, a fait 300 000 morts depuis sept ans selon les estimations de l'ONU -10 000 d'après Khartoum- et 2,7 millions de déplacés.

Au conflit entre mouvements rebelles et forces pro-gouvernementales, se sont progressivement ajoutés des combats récurrents entre tribus arabes rivales et une montée en puissance du banditisme, qui va de simples braquages de voitures aux enlèvements d'expatriés.
 


40 % des jeunes filles mineures victimes de prostitution au Cameroun 


Près d'un million d'enfants, à travers le monde, entrent chaque année sur le marché de l'exploitation sexuelle. Le phénomène évolue discrètement au Cameroun. Une étude vient de poser le diagnostique : 40 % de jeunes filles en seraient victimes.

Une édition spéciale du périodique Passerelle avait donné le ton. L'étude récemment commise par le Cercle international pour la promotion de la création (Cipcre), confirme les faits rapportés par l'enquête journalistique d'alors : l'exploitation sexuelle des jeunes filles prend de l'ampleur au Cameroun. Le rapport de l'étude, réalisée par la Cameroon Society for Prévention of Child Abuse and Neglect (Caspcan), est formel. "Le phénomène de l'exploitation sexuelle des jeunes filles à des fins commerciales est réel et inquiétant au Cameroun". Sur une vingtaine de page, le travail dirigé par Dr Daniel Mbassa Menick (président de la Capscan) explique, au bout d'une démarche méthodologique soutenue par la technique de l'échantillonnage, que le phénomène implique essentiellement les jeunes filles âgées de 9 à 20 ans et s'affirme surtout dans les grandes villes du pays.

On apprend, avec ce travail, que sur 722 jeunes filles identifiées et interrogées dans quatre villes (Yaoundé, Douala, Bamenda et Bafoussam), 291 filles sont victimes d'exploitation sexuelle à des fins commerciales. Soit une prévalence de 40 %. L'étude fait remarquer que des parents jouent, consciemment ou non, un rôle important dans ce drame. Car certains instrumentalisent leur progéniture pour les besoins de cette cause ou ne disent rien lorsqu'ils sont au courant de cette activité. Une démission parentale aggravée par la pauvreté et des actes de violence ou de frustration domestique.

Intitulé "Enfance en danger", ce travail qui est l'un des tout premiers à être réalisés dans ce secteur au Cameroun, débouche sur quelques recommandations. Il suggère, entre autres, la rupture du silence qui entoure ce phénomène. Pour en appeler à la conscientisation sociale. L'étude recommande aussi l'aménagement des espaces d'écoute des enfants au sein des communautés ; l'éducation et la formation aussi bien pour les parents, les enfants que pour des professionnels engagés dans l'encadrement de l'enfance ; ainsi qu'un plaidoyer en faveur du renforcement et de l'application de la législation en matière d'exploitation sexuelle des enfants.

Source: http://emmanuelbellart.skyrock.com


Sexualité et Jeunes Filles au Cameroun

 

Ensemble de comportements relatifs à l'instinct sexuel et à sa satisfaction, la sexualité fait l'objet de bien de méditations surtout lorsque les jeunes filles sont concernées; d'où l'intérêt du thème ci-dessus ayant fait l'objet de d'une discussion dans le forum de Cameroon-Info.net. Comment les jeunes filles vivent-elles leurs sexualité au Cameroun ? Alors que certaines font semblant de tout ignorer à propos d'autres au contraire n'en savent vraiment rien ou en font une question de mode, d'où les disfonctionnements observés.

Se mettre à la page...S'acheter une nouvelle fringue, aller au cinéma, au "mouvement" avoir un "petit" et/ou un "sponsor" comme les potes... telles sont les préoccupations de bon nombre de jeunes filles au Cameroun actuellement. Vivre sa sexualité devient alors un fléau qui se répand comme une traînée de poudre au sein de la jeunesse. Cette aventure dans le domaine sexuel faite très souvent assez tôt par imitation ou spontanément et sans aucune éducation sexuelle préalable a pour corollaire une déviation des comportements sexuels sans doute due à la précocité et l'irresponsabilité des jeunes filles. Cependant peut-on vraiment les condamner ?

Une éducation sexuelle étriquéeLa tradition exerce encore une grande influence sur l'éducation donnée par les parents et les autres supports éducatifs aux jeunes. Il est difficile pour beaucoup de jeunes filles de parler de sexe sans aucune gène , ce sujet étant encore considéré comme tabou, les parents se comportent en observateurs et contentent d'ériger des interdictions sans aucune motivation allant même jusqu'à l'excision des filles dans certaines familles. Dès lors braver le sacré pour les jeunes filles devient un plaisir, favorisant à leurs dépends l'explosion d'une sexualité qui se veut libérée et par conséquent désordonnée. Certains parents craignent qu'une éducation sexuelle complète n'incitent leurs enfants à la pratique des rapports sexuels, ainsi les jeunes se rapprochent-ils d'autres sources d'information et d'apprentissage souvent erronés parce qu'ils se trouvent délaissés à eux même.

Affirmer sa personnalitéLes transformations psychiques que subissent les jeunes lors du passage de l'enfance à l'adolescence les rendent particulièrement téméraires et vulnérables. Pendant cette période, la jeune fille fait d'avantage ce dont elle a envie et contrarie volontairement ses parents.

La pauvreté matérielle et intellectuelleQue ne feraient pas les "petites" aujourd'hui pour quelques billets de CFA ou des articles de valeur (griffés) ? Céder au premier venu, procurer quelques instants de tendresse en échange d'avantages matériels et/ou financiers à quelques cibles : "fey man", "cous pliés" est un véritable fait de société. Ainsi voit-on de nombreuses familles vivre des fruits de cette corruption sexuelle dont les retombées sont assez lourdes et difficilement assumées.

Un avenir compromisLes conséquences d'une activité sexuelle irresponsable sont incommensurables : une sexualité désordonnée expose à la contraction des MST/SIDA (maladie dont un Camerounais sur 9 est atteint), les avortements, la stérilités les grossesses indésirées et/ou précoces avec pour corollaire l'arrêt de la scolarisation de la jeune fille qui passe d'enfant à fille mère et subit des moqueries au contraire de son partenaire souvent considéré comme viril.

Perspectives : construire la sexualité des jeunesAssainir la vie sexuelle des jeunes doit être une oeuvre collective des principaux acteurs et supports que sont : le Gouvernement, les ONG, les parents et les jeunes eux-mêmes.

Les parents pourraient être d'un grand apport en instaurant un dialogue confiant et des causeries éducatives sexuelles car loin d'être incitatifs, ils mettent les jeunes au courant des risques qu'ils courent et ceci pourrait leur permettre de se responsabiliser en la matière par la maîtrise de soi ou le contrôle de leur sexualité

Le Gouvernement devrait initier davantage de projets d'éducation sexuelle des jeunes, de prise en charge de ces derniers à travers ses structures que sont le Ministère des Affaires Sociales, le Ministère de l'Education Nationale, le Ministère de la Jeunesse et des Sports...

Les ONG, déjà actives devraient davantage s'impliquer à cet effet on peut à juste titre saluer l'action des organismes comme l'IRESCO (Institut Recherche et des Etudes du Comportements) à travers les programmes et magazine ENTRE NOUS JEUNES, le PMSC (Programme de Marketing Social au Cameroun) via les programme et magazine 100% JEUNES véritables piliers actuels de l'éducation sexuelle des jeunes au Cameroun.

Cependant, pour que cette action connaisse le succès souhaité, les jeunes doivent se rendre dans les centre de conseil en santé reproductive pour recevoir des informations, "sortir protégés" ou contrôler leur sexualité car l'exercice d'une activité sexuelle saine nécessite une préparation.

Source: http://www.cameroon-info.net

Présidentielle en Haïti: l'heure de vérité a sonné pour Wyclef Jean

Agence France-Presse
Port-au-Prince
La star du hip-hop Wyclef Jean et 33 autres candidats potentiels doivent savoir mardi si le Conseil électoral provisoire haïtien (CEP) a retenu leur dossier pour participer à l'élection présidentielle de fin novembre.


«La liste définitive des candidats à la présidence sera publiée mardi après-midi», a confié à l'AFP le directeur de communication du CEP, Pierre Thibolt, chargé d'organiser les élections législatives et présidentielle prévues le 28 novembre, le premier scrutin après le séisme qui a ravagé le pays le 12 janvier.

Des barrières de sécurité ont été placées aux abords du siège du CEP à Pétion-ville, banlieue de la capitale où un dispositif de sécurité est déployé tandis que des rumeurs circulaient à Port-au-Prince sur un éventuel rejet de candidatures de certains postulants, dont celle de Wyclef Jean.

Selon une station de radio de Port-au-Prince, Radio Vision 2000, citant une source proche de la présidence, les membres du Conseil se sont réunis lundi soir avec le président René Préval autour de la liste définitive des candidats à sa succession.

«Tout semble se jouer autour de la candidature de Wyclef, à savoir s'il faut la rejeter ou la maintenir», a expliqué la station.

Trente-quatre Haïtiens ont déposé leur dossier au bureau électoral, sollicitant le droit de se présenter à la présidentielle.

Neuf de ces candidatures, dont celle de Wyclef Jean, ont fait l'objet de contestations, a-t-on appris auprès des autorités électorales. La candidature du chanteur a notamment été contestée pour des raisons de déclarations fiscales aux États-Unis et la question de sa résidence en Haïti.

«Nous avons prouvé que M. Jean possédait une résidence en Haïti où il est en plus actionnaire majoritaire d'une chaîne de télévision. Ses déclarations fiscales aux USA ne peuvent pas être traitées en Haïti», a soutenu Me Joël Petit-Homme, un des avocats de la star.

«Le bureau du contentieux électoral a déjà pris une décision en notre faveur, maintenant aucune influence politique ne devrait empêcher à M. Jean de briguer la présidence d'Haïti», a ajouté l'avocat.

De retour à Haïti samedi, le chanteur a effectué ces derniers jours une tournée dans le sud du pays. Il se trouvait depuis lundi dans son fief à la Croix-des-Bouquets, proche de Port-au-Prince, dans l'attente de la décision du Conseil électoral pour préparer sa campagne, indique-t-on dans son entourage.

Dans les rues de Port-au-Prince, des partisans du chanteur ont recouvert les murs de slogans appelant les jeunes à appuyer la candidature de Wyclef Jean.

Plusieurs partis d'opposition ont refusé de participer aux élections, réclamant à coup de manifestations et d'appels à la grève l'arrêt du processus électoral et le renvoi du CEP.

Les scrutins dont le coût est évalué à 29 millions de dollars seront financés majoritairement par la communauté internationale qui a promis 10 milliards de dollars sur 5 ans à Haïti pour sa reconstruction.



Bolivie: le blocus de Potosi est levé

Agence France-Presse
La Paz
Une grève générale qui paralysait depuis 19 jours la ville bolivienne de Potosi, et bloquait encore plusieurs touristes étrangers dont 11 Français, a été levée lundi soir, a annoncé le leader du comité de grève local, au terme de négociations avec le pouvoir central.



«Nous donnons l'instruction de lever les barrages» routiers, a déclaré à Potosi le leader du Comité civique de Potosi (Comcipo), Celestino Condori, dont les propos ont été retransmis par les médias nationaux.
M. Condori a aussi donné instruction de cesser les grèves de la faim, qu'observaient depuis quelques jours près d'un millier de grévistes.

Le blocus coupait du reste du pays cette ville minière de 160 000 habitants, située dans la région touristique du désert de sel d'Uyuni (sud): les grévistes, rassemblant syndicats, secteur privé mais aussi élus, réclamaient davantage d'investissements de l'État dans la province sous-développée.

Une quinzaine de touristes étrangers, dont 11 Français, étaient encore retenus à Potosi ce week-end.
Ils devaient quitter la ville dès mardi à bord d'un car affrêté pour eux à destination de Sucre, à 150 km, «dès que les autorités policières confirmeront les barrages levés et les conditions de sécurité sur le trajet», a-t-on indiqué lundi de source consulaire.

Après trois jours de négociations avec des représentants du gouvernement à Sucre, le Comité a finalement signé un accord en six points comprenant des engagements sur la construction d'un aéroport, la réouverture d'une mine et la construction d'une usine de ciment.

La grève lancée fin juillet avait bloqué dans la région une centaine de touristes d'une dizaine de nationalités, dont une petite majorité de Français, ainsi que des centaines de camions et autocars.

La majorité des touristes avaient pu quitter la ville par vagues depuis la semaine dernière, après avoir été retenus pour certains jusqu'à dix jours.

Lundi, le ministère français des Affaires étrangères avait indiqué que le ministre Bernard Kouchner avait écrit à son homologue bolivien David Choquehuanca, lui réclamant d'agir pour la sortie de onze Français «en toute sécurité» de Potosi.

La levée du blocus intervient à la suite de négociations, mais aussi d'un premier dérapage violent du conflit: au moins 10 personnes avaient été blessées dimanche lors d'affrontements entre grévistes et chauffeurs de camions ou cars bloqués, sur un axe routier menant à La Paz.

Trente à 40 véhicules avaient été endommagés, selon la police.

La levée du blocus a été saluée par plusieurs milliers d'habitants rassemblés sur la place principale de Potosi, tandis que des commerces et restaurants fermés depuis deux semaines rouvraient aussitôt, ont rapporté des médias boliviens.



Ambassadeur américain à Caracas: Chavez refuse

Agence France-Presse
Caracas
Le président vénézuélien Hugo Chavez a réitéré lundi son refus d'accréditer le diplomate désigné par les États-Unis pour le poste d'ambassadeur à Caracas et prévenu qu'il serait expulsé s'il s'avisait de venir au Venezuela.



Dans une interview téléphonique diffusée par la chaîne de télévision publique VTV, Hugo Chavez a une nouvelle fois estimé «impossible» que Larry Palmer puisse assumer le poste d'ambassadeur à Caracas, lui reprochant de s'être prononcé sur la situation intérieure du Venezuela.

«S'il vient ici, nous l'expulserons», a-t-il averti.

Il y a une semaine, Hugo Chavez avait condamné de récentes déclarations de Larry Palmer sur les forces armées vénézuéliennes et demandé à son homologue Barack Obama de «chercher un autre candidat» pour cette fonction. «Il ne peut pas venir comme ambassadeur. Il a rompu lui-même les règles de la diplomatie. Il ne peut pas venir ici», avait martelé M. Chavez.

Washington avait déclaré partager les «préoccupations» de son diplomate, mais estimé qu'il n'avait pas interféré dans les affaires internes du Venezuela.




Somalie: un camp de réfugiés attaqué par des tirs de mortier

Agence France-Presse
Au moins neuf civils ont été tués et 53 blessés lundi par des tirs de mortiers sur un camp de déplacés à Mogadiscio pendant des combats entre islamistes et forces gouvernementales soutenues par les troupes de l'Union africaine (Amisom), selon des sources concordantes.


Les affrontements ont débuté lundi en fin d'après-midi avec une attaque des insurgés islamistes sur des positions des forces gouvernementales dans le sud de la capitale, suivie de violentes échanges de tirs d'artillerie.

«Nos équipes ont récupéré près de neuf civils tués dans les combats et ont récupéré 53 blessés», a indiqué à l'AFP le chef du service des ambulances de Mogadiscio, Ali Muse Mohamoud.

«Le bilan est très lourd car les violences ont éclaté par surprise alors que les gens se préparaient comme tous les jours à rompre le jeûne du ramadan», a expliqué M. Muse.

La plupart des victimes vivaient dans un camp de déplacés dans le sud de la ville, loin de la zone des combats, et ont été fauchées par des tirs de mortiers sur ce camp.

«Quatre morts, dont trois enfants, appartenaient à une même famille qui était installée dans un camp de déplacés. Un seul obus a tué sept personnes dans ce camp», a raconté un témoin, Duniya Mohamed.
Selon un autre témoin, Ahmed Husein, plusieurs obus se sont abattus sur le camp. «Nous ignorons l'origine des tirs, mais c'est un vrai désastre, ils ont tué des innocents, des femmes et des enfants».

L'incident a été confirmé par plusieurs autres témoins.

Les insurgés shebab, qui se réclament d'Al-Qaïda, contrôlent l'essentiel du sud de la Somalie, face au gouvernement de transition (TFG), retranché dans quelques quartiers de Mogadiscio avec le soutien de six mille soldats ougandais et burundais de l'Amisom.




Al-Qaïda au Maghreb promet de punir la France

Agence France-Presse
Dubaï
Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a appelé à la vengeance contre la France qualifiant, dans un message mis en ligne, le président français Nicolas Sarkozy d'«ennemi de Dieu», à la suite d'un raid meurtrier mené le mois dernier contre une base d'AQMI au Mali.


«À l'ennemi de Dieu Sarkozy je dis: vous avez raté votre chance et ouvert les portes des troubles dans votre pays», affirme Abou Anas al-Chanqiti, un dirigeant d'AQMI, dans un communiqué publié sur des forums islamistes.

Six membres d'AQMI ont été tués lors d'une opération franco-mauritanienne menée le 22 juillet contre une base de l'organisation au Mali pour libérer l'otage français Michel Germaneau, détenu depuis avril par AQMI.
Mais cette opération s'était soldée par un échec et l'otage, âgé de 78 ans, n'a pas été libéré. L'AQMI a dit avoir exécuté le Français le 24 juillet pour venger la mort de ses membres.

Abou Anas al-Chanqiti a appelé les membres des tribus auxquelles appartenaient les personnes tuées dans le raid à «mener des représailles (contre) les traîtres apostats, les enfants et agents de la France chrétienne».
Le chef de la branche mauritanienne d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, officiellement démantelée, avait menacé le 2 août la France et la Mauritanie de représailles après le raid.

«Je dis aux infidèles et croisés français (...) que nous ne resterons jamais tranquilles tant que le sang français n'aura pas été versé», avait dit au quotidien privé Noukchott Info, le chef d'AQMI en Mauritanie, El Khadim Ould Semane emprisonné à Nouakchott.



Homosexualité africaine: la chasse aux sorcières

Marc-André Boisvert, collaboration spéciale
La Presse
(Dakar) Abdou, blogueur sénégalais, a un regard perçant. S'il parle librement, il évite le regard de son interlocuteur. La famille de cet homosexuel de Dakar, capitale du pays, prétend que sa timidité l'empêche de trouver une femme à épouser.


Jusqu'ici, Abdou doit faire face aux «pressions gentilles» de sa famille musulmane qui voudrait qu'il se marie. «Je suis sûr qu'ils savent, mais on se conforte avec des explications comme: «Il est timide.»» Malgré tout, grâce à un bon salaire, il s'est créé une zone de liberté. «Je vis seul. Si j'étais un jeune vivant avec toute ma famille dans 20 m2, ce serait beaucoup plus difficile. Mais c'est impossible pour moi de vivre avec un mec.»

Au Sénégal, l'homosexualité est un crime. En 2008, un faux mariage gai a entraîné une chasse à l'homme menée par les médias et une surenchère de commentaires violents de la part des imams. La même année, neuf personnes qui militaient pour la prévention du sida ont été arrêtées.

«Un climat de peur a été institué. Les homosexuels peuvent se faire attaquer à tout moment. Ce qui est arrivé au Sénégal peut arriver ailleurs», expose Dipika Nath, chercheur sur les questions lesbiennes, gaies, bisexuelles et transsexuelles (LGBT) pour l'Afrique à Human Rights Watch (HRW). Le Malawi et la Gambie ont connu des épisodes similaires.

Koffi, 35 ans, habite quant à lui Abidjan, en Côte d'Ivoire, un des rares pays africains où l'homosexualité est légale. Il nous donne rendez-vous dans un bar où se rencontrent les gais de la métropole. À l'entrée, pas de drapeaux arc-en-ciel. L'endroit est discret. «Je suis relativement out, mais ma mère n'est pas au courant!» lance-t-il en riant. En fait, peu de gens savent qu'il est gai.

«Malheureusement, depuis quelques années, les gens sont de moins en moins tolérants», confie ce professionnel du marketing. «Avant, ça se passait, mais personne n'en parlait. Maintenant, les homosexuels sont devenus une obsession chez certains extrémistes.»


Homophobie grandissante

Partout en Afrique, les arrestations et les violences homophobes augmentent. La semaine dernière seulement, 19 présumés homosexuels ont été condamnés à 30 coups de fouet au Soudan et 20 étudiantes mineures ont été arrêtées au Zimbabwe pour «pratiques lesbiennes». Même l'Afrique du Sud, qui a pourtant reconnu le mariage gai en 2006, n'y échappe pas. «Il y a une impunité totale. Personne ne condamne l'homophobie», souligne Dipika Nath, de HRW.

Certains politiciens en ont même fait une vendetta. En Gambie, le président Yahya Jammeh a promis de couper la tête à tout homosexuel. Au Zimbabwe, le président Robert Mugabe a qualifié les gais de «pires que les chiens et les cochons».

La montée de l'intolérance est notamment stimulée par les missionnaires chrétiens ou musulmans étrangers. «Les leaders religieux entretiennent le débat, mais les véritables obstacles sont communautaires», soutient Mac-Darling Cobbinah, directeur d'un programme sur la santé des homosexuels au Ghana, un des rares de la région.
Ne serait-ce que par soupçon d'homosexualité, les jeunes gais africains doivent vivre avec la violence et le rejet de toute leur communauté. Les lynchages sont fréquents. «Ce serait la honte pour ma famille si ça se savait», explique Abdou à La Presse.
À long terme, il envisage deux solutions: partir ou continuer de se cacher.


L'internet pour rompre l'isolement

Les plus grandes métropoles du continent, comme Abidjan ou Nairobi, rendent la vie plus facile aux gais. «On se rencontre dans des activités organisées par les associations. J'ai rencontré ma copine à l'église», raconte Erika, lesbienne kényane qui habite Nairobi, dans une entrevue téléphonique.

Au Kenya, ces associations sont très actives. Les militants de la Gay and Lesbian Coalition luttent à visage découvert. Des chapitres de l'Église anglicane militent ouvertement pour les droits des minorités sexuelles. Ce militantisme est absent de la plupart des pays africains, puisqu'il est réprimé par les autorités.

Mais cette liberté est réservée aux grandes villes. «Il y a beaucoup de stigmatisation dès qu'on sort de la capitale. À Nairobi, on peut s'habiller comme on veut, mais à l'extérieur, si on s'habille trop masculin, les gens nous montrent du doigt», indique Erika. Au Kenya, les relations sexuelles entre hommes sont illégales et les frappes policières régulières.

Les nouvelles technologies offrent un autre espace de liberté. Abdou juge que l'internet a permis aux gais de Dakar de se rencontrer, chose impossible avant. «L'internet a permis une vie gaie normale.» Mac-Darling Cobbinah y voit un moyen de lutter contre le VIH. «Plusieurs jeunes trouvent sur l'internet des réponses à des questions qu'ils n'oseraient pas poser.»

Partager, s'informer, mais aussi s'organiser. Lydia, une Kényane, reçoit fréquemment par courriel la liste des activités lesbiennes de Nairobi. «Ça permet de rompre l'isolement et d'encourager les jeunes à participer. On sait que nous ne sommes pas seules.»

Mais pour avoir accès à ces espaces de liberté, il faut savoir lire et avoir de l'argent. «La pauvreté et l'illettrisme condamnent les homosexuels à l'isolement», souligne Cobbinah.



Mais où sont les lesbiennes???
 
Les lesbiennes font rarement parler d'elles en Afrique. «Nous sommes beaucoup moins menaçantes pour les conservateurs que les hommes. Et nous sommes par naissance des citoyennes de deuxième classe», croit la Kényane Lydia. Marginalisées et moins éduquées, les femmes dirigent peu de ressources en Afrique. «Être lesbienne, c'est une double discrimination», soutient sa compatriote Erika. «Les lesbiennes vivent aussi beaucoup de répression, mais ça se fait surtout dans la sphère privée, que ce soit par le viol ou les mariages forcés. Cette violence est invisible», explique Dipika Nath, de HRW.



30e sommet de l'Afrique australe: le Zimbabwe et Madagascar au menu

Agence France-Presse
Windhoek, Namibie
Le 30e sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) s'est ouvert lundi à Windhoek pour discuter de la situation au Zimbabwe ainsi qu'à Madagascar et avancer sur l'intégration économique de la région, a constaté une journaliste de l'AFP.


«Nos délibérations ces deux prochains jours vont permettre de se rapprocher de notre but commun: l'intégration politique et socio-économique et le développement de notre région», a déclaré le président namibien Hifikepunye Pohamba, nouveau président en exercice de la SADC, devant les 14 chefs de l'Etat et de gouvernement de l'organisation.

Ce sommet, officiellement consacré au 30e anniversaire, se penchera une nouvelle fois sur le Zimbabwe et Madagascar, thèmes de nombreuses réunions régionales et du précédent sommet extraordinaire à Kinshasa.
Le président sud-africain Jacob Zuma devrait faire un rapport sur les avancées au Zimbabwe depuis la formation d'un gouvernement d'union en février 2009. Il a rencontré, à la veille de ce sommet, le président zimbabwéen Robert Mugabe à Windhoek.

La SADC a également confié la rédaction d'un rapport aux ministres de la Justice sur le refus de Harare d'appliquer les trois décisions du tribunal régional invalidant l'expulsion de fermiers blancs.

Sur le dossier malgache, l'ex-président mozambicain Joaquim Chissano présentera les derniers développements de sa médiation en l'absence des dirigeants de Madagascar.

Madagascar est suspendu de l'organisation depuis mars 2009, après l'éviction du président élu Marc Ravalomanana par l'ancien opposant Andry Rajoelina.

Ces rapports, discutés à huis clos, seront présentés mardi après-midi à la clôture du sommet tout comme les avancées sur la zone de libre-échange lancée en 2008.

Les 15 membres de la SADC sont l'Angola, l'Afrique du Sud, le Botswana, la République démocratique du Congo (RDC), le Lesotho, le Malawi, l'île Maurice, le Mozambique, la Namibie, les Seychelles, le Swaziland, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe et Madagascar.



La maladie du charbon décime 83 hippopotames en Ouganda

Agence France-Presse
Kampala
Au moins 83 hippopotames sont morts depuis juin, victimes de la maladie du charbon, dans un parc national ougandais, a indiqué lundi à l'AFP un responsable de ce parc.


«Le nombre de décès est maintenant de 83», a déclaré Tom Okello, conservateur en chef du parc Queen Elizabeth, dans le sud-ouest du pays.

L'épidémie avait débuté en juin dernier, et avait été signalée après la découverte en une seule demi-journée d'une dizaine d'hippopotames morts.

En 2004, une épidémie de maladie du charbon avait tué 300 hippopotames vivant sur les rives du lac George, à l'intérieur du parc Queen Elizabeth.

La maladie du charbon est une maladie infectieuse causée par une bactérie appelée Bacillus anthracis et affecte différents tissus, notamment la peau, les intestins, les méninges. Chez les animaux, la maladie entraîne généralement une mort subite.

Après l'épidémie de 2004, «nous nous sommes améliorés dans la gestion de la maladie (...), la situation est sous contrôle», a assuré M. Okello, précisant que le foyer infectieux était resté cantonné à une zone non fréquentée par les touristes.




Grand défilé pour le cinquantenaire de l'indépendance du Congo

Agence France-Presse
Brazzaville
Un grand défilé militaire et civil avec 10 000 participants et qui a duré près de trois heures a été le moment fort des fêtes du cinquantenaire de l'indépendance du Congo, dimanche à Brazzaville.


Quatorze chefs d'Etat étaient présents et l'ancienne puissance coloniale, la France, était aussi représentée au niveau politique et par un contingent militaire.

5300 militaires et 5000 civils, selon les organisateurs, ont participé au défilé dans le centre de capitale congolaise.

La manifestation s'est déroulée devant plusieurs milliers de spectateurs, dont le président congolais Denis Sassou Nguesso, qui cumule vingt-six ans de pouvoir.

Le cinquantenaire de l'indépendance a donné à des célébrations mais a aussi été l'occasion pour l'opposition, l'Eglise, la société civile et même le pouvoir de rappeler la pauvreté dans laquelle vit 70% de la population dans un pays qui se remet encore de longues années de guerre civile.




Afrique: l'inefficacité du transport aérien nuit aux pays

Agence France-Presse
Attachez vos ceintures, serrez les dents et gardez espoir: ce pourrait être la devise des voyageurs habitués des lignes aériennes en Afrique, confrontés au cauchemar des retards, escales surprises et autres correspondances multiples qui brident le commerce et le tourisme.



Glenna Gordon, photographe indépendante au Liberia, a eu sa part de mésaventures dans le ciel africain. Voulant rejoindre Monrovia depuis le Cameroun (2080 km), elle a fait une «escale surprise» à Libreville, une autre à Mombasa, au Kenya, traversant ainsi le continent «d'un océan à un autre».

Trente heures de voyage! «Ce serait plus rapide à bord d'une pirogue par le golfe de Guinée», ironise-t-elle.
Vingt ans après la signature de l'accord de Yamoussoukro, censé ouvrir le ciel africain à la concurrence, voyager sur le continent reste une épreuve.

«L'objectif (de cet accord) était de libéraliser les services aériens mais peu de progrès ont été faits», indique le directeur des communications de l'Association internationale du transport aérien (IATA), Anthony Concil.
Les compagnies locales sont handicapées par des restrictions complexes imposées par les États africains qui restent souvent propriétaires des compagnies: si participation étrangère il y a, elle est limitée à 49%, sans possibilité de contrôler la gestion.

«Très souvent, les gouvernements ne facilitent pas les choses. L'industrie (aérienne) ne peut pas fonctionner normalement comme une autre à cause de leur interventionnisme», affirme M. Concil. «La corruption est également un problème dans beaucoup d'endroits du continent», ajoute-t-il.

«Ce n'est pas facile de voyager en Afrique, ça c'est sûr», admet Tim Clark, président d'Emirates, une des compagnies internationales qui s'étendent sur le continent. Elle va lancer en septembre la première liaison directe entre l'Afrique de l'ouest et l'Asie, via Dubaï, à partir de Dakar.
L'héritage colonial contribue en outre à la domination de l'Afrique par les compagnies étrangères. «Si vous voulez aller d'Accra au Ghana, à Douala au Cameroun, soit 900 km, vous devez aller jusqu'à Paris. C'est beaucoup de temps perdu», ajoute Tim Clark.
«Une bonne compagnie, avec plusieurs destinations, a un impact sur le commerce et le tourisme et la libre circulation des personnes», souligne Ibrahima Cheikh Diongue, président du conseil d'administration de Senegal Airlines, compagnie nationale sénégalaise dont le début des vols est attendu cette année, en partenariat avec Emirates.

Mais, en l'absence de politique gouvernementale pour développer l'aviation comme une composante essentielle des infrastructures, «le continent paie le prix par de l'activité économique perdue et un coût des affaires élevé», selon M. Concil de l'IATA.

L'industrie aérienne africaine a perdu 100 millions de dollars en 2008 et en 2009 à cause de la crise financière internationale.

Elle s'attend cependant cette année à un gain équivalent en raison d'une forte croissance du trafic aérien (fret et passagers) lié à l'accroissement des exportations de matières premières, selon l'IATA.
«On s'attend à 13,5% cette année, une croissance exceptionnelle, en comparaison avec l'année 2009 extrêmement faible (- 5,4%)», indique l'IATA.

Le besoin de circuits aériens mieux organisés est une nécessité, mais la priorité demeure la sécurité sur un continent considéré le plus dangereux au monde, avec un nombre d'accidents d'avions quatorze fois supérieur à la moyenne mondiale.